Sur la vague de la «chick lit»



Sur la vague de la «chick lit» Dessin d'Isabelle Clément




ROMANS • La littérature pour nanas, ou chick lit, fait toujours parler d’elle. Mais qui sont ces filles qui écrivent pour cette nouvelle bibliothèque rose? Rencontre.


Alors que le célèbre magazine «The Bookseller» annonce une baisse de près de 10% des ventes d’ouvrages de chick lit outre-Manche en 2011 (mais oui! souvenez-vous, ces livres pour filles qu’on lit en cachette de peur d’être prises pour des quiches), les ventes en France, elles, restent stables.
Lorsque l’on demande à Anne Schapiro-Niel, directrice des relations extérieures chez Marabout-Hachette, si la tendance de la chick lit est éphémère, elle répond que le segment remporte un franc succès, notamment à travers la collection Girls in the City (Marabout). C’est d’ailleurs sûrement pour le succès de ce type de livres que la maison JC Lattès vient de lancer en février dernier La petite collection Lattès, une collection qui vise avant tout les femmes.

«Girly, léger, distrayant»

Si le succès de cette littérature est plus que jamais rediscuté aujourd’hui, nous avons demandé à des romancières ce qui leur plaît dans l’écriture de ce genre catalogué «femmes» et ce qu’elles pensent du terme chick lit.
«Je trouve ce terme amusant, c’est un style littéraire nouveau qui s’adresse aux femmes qui ont envie de lire un livre divertissant. C’est un plaisir que l’on qualifie mon livre ainsi, ça veut dire qu’il fait rire, qu’il est girly, léger et distrayant», explique Cléo Buchheim, auteure du livre «Inès Charleston: Chronique d’une fille branchée», paru aux Editions Les Blogueuses. Par contre, pour Anna Stark, auteure du roman «Parle-moi d’amour… Tu me fais rêver» (Rebelle Editions, mai 2012), cette catégorisation dérange: «Même si je trouve le terme amusant, le fait d’être classée dans un genre littéraire plutôt qu’un autre me dérange. Peut-être est-ce le fait d’être ainsi compartimentée.»
Mais qu’est-ce qui plaît tant dans ces livres? Y a-t-il une recette magique? Selon Cléo Buchheim et Anna Stark, le succès de ce genre littéraire s’explique par le ton humoristique utilisé, les romances ancrées dans le réel qui y sont dépeintes, et surtout, le fait que ce soit des histoires de jeunes femmes attachantes auxquelles toute la gent féminine peut s’identifier. Anna s’est justement inspirée de son expérience personnelle pour écrire son premier roman: «Sacha, mon héroïne, est une jeune femme qui n’hésite pas à s’inscrire sur des sites de rencontres pour trouver le prince charmant.

Une formule magique?

Ce livre, c’est mon histoire mais elle pourrait être celle de n’importe qui, et c’est justement ce qui plaît aux lecteurs. Pouvoir s’identifier à Sacha, se reconnaître dans ses rencontres. Enfin, je ne le leur souhaite pas quand même car il leur faudrait un moral d’acier», rigole la romancière de 29 ans. Et, selon la maison d’édition Marabout, quels sont les ingrédients d’un bon livre de chick lit?«Le ton, le sujet et la facilité de lecture», conclut Anne Schapiro-Niel. I

> Cléo Buchheim, «Inès Charleston: Chronique d’une fille branchée», Editions Les Blogueuses, 2010.
> Anna Stark, «Parle-moi d’amour… Tu me fais rêver», Rebelle Editions, 2012.






Cet article est paru dans la Liberté le vendredi 4 mai 2012 .Je l'ai rédigé sous mon vrai nom et il a été illustré par Isabelle Clément, une dessinatrice que j'adore!

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